Le grenier à blé de Rome
Pour nourrir le million d'habitants que compte Rome, Auguste fait de l'Égypte son grenier à blé. La fertilité du Nil et la communication fluviale sont des atouts de choc pour ravitailler l'empire qui, chaque année, en juin, attend l'arrivée des bateaux d'Alexandrie.
Après les conquêtes d'Alexandre au IVe siècle av. n. è., des mégapoles font leur apparition autour du bassin méditerranéen. Il s'agit d'une des rares périodes de l'histoire où la population urbaine est aussi importante (sans doute 20 %). Des villes comme Rome et Alexandrie abritent alors des centaines de milliers d'habitants. La question de leur approvisionnement en blé devient cruciale. Pour ravitailler Alexandrie, la capitale de leur royaume, les souverains de l'Égypte ptolémaïque (305-30 av. n. è.) peuvent compter sur la fertilité élevée des terres agricoles due au limon déposé par la crue du Nil chaque été, qui leur assure une production abondante et largement excédentaire, sauf en cas de mauvaise crue. Ils disposent également d'un excellent réseau de communication des eaux intérieures organisé autour du fleuve, qui leur permet d'acheminer facilement les céréales jusqu'à Alexandrie. Mais ils ne s'en tiennent pas là.